Migration SEO : ce que Ryanair devait faire pour son nouveau site web
Ryanair, compagnie aérienne irlandaise low cost, a lancé son site web fin mars 2014. Un des objectifs de la nouvelle version était de faciliter l’achat des billets d’avion. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu, suite au lancement de la nouvelle version le site web a perdu de nombreux positionnements dans le classement du moteur de recherche Google.
Je voudrais rebondir de manière utile sur cette actualité en vous proposant des conseils pour réussir une migration SEO de votre site.
La refonte d’un site web est toujours délicate, mais tout dépend de la taille du site. Et si un plan de migration SEO n’est pas programmé à l’avance, ça peut être une vraie catastrophe qui se traduit par une perte de visites considérable, notamment pour un gros site.
Il y a beaucoup d’erreur que les agences web font quand elles effectuent une migration de leur site. La négligence des redirections (301) des anciennes URLs suite à la restructuration du site et l’oubli de configurer le fichier robots.txt quand la nouvelle version est lancée sont des erreurs fréquentes.
1. Ryanair dit “Ooops…”
Avant la restructuration de son site Internet, Ryanair bénéficiait d’un très bon référencement dans le moteur de recherche anglais Google.co.uk. C’est ce qu’une agence britannique (Intelligent Positioning) a fait remarquer il y a quelques jours. L’information a ensuite été relayée par le quotidien britannique TheGuardian. Le site était en première page du moteur de recherche pour les requêtes “flights to France”, “romania flights” ou “switzerland flights”, ce sont quelques exemples. L’accident n’a pas manqué de faire réagir les internautes dans les réseaux sociaux.
Ryanair aurait annoncé que le processus de migration des anciennes URLs vers les nouvelles était en cours et que le site devrait retrouver ses belles positions. Si vous tapez les anciennes URLs comme http://www.ryanair.com/en/romania-flights ou http://www.ryanair.com/en/greece-flights vous remarquerez que le site retourne des pages d’erreur 404. Le blog de l’agence Econsultancy fait un bref rapport de la situation.
Des erreurs 404 il y en a toujours dans les migrations de sites. Quand il y en a une, ça va ; c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. Alors comment éviter ces problèmes ? Comment éviter de perdre des positions et des visites après une migration de site Internet ? Ci-dessous je vous propose une checklist de migration SEO.
2. Une migration SEO en 15 points (la checklist)
En principe les pages les plus populaires du site devaient être redirigées vers les nouvelles URLs. Cet aspect a été ignoré. Je vous propose quelques exemples de travaux à réaliser pour la migration SEO de votre site web.
1. D’abord réunir tous les membres de l’agence pour discuter de ce qui va changer sur le site.
2. Est-ce que les URLs des pages web seront modifiées ? Est-il vraiment nécessaire de les modifier ? Il faut poser ces questions.
3. En cas de modification des URLs, faire un mapping des pages web.
4. Après le lancement du nouveau site vérifier que les “www” redirigent les internautes vers le domaine ; si le domaine n’a pas de “www”, ces derniers doivent rediriger les internautes vers le domaine. Il faut toujours faire une redirection permanente (301).
5. Le SEO doit faire une liste des pages les plus importantes du site – ça dépend de la nature des sites. Pour Ryanair les pages les plus populaires sont celles qui apportent le plus de visites, le plus de conversions, et éventuellement celles qui attirent le plus de liens entrants. Pour un petit site il est évident que toutes les pages doivent être redirigées vers les nouvelles URLs.
6. Rediriger les URLs une par une. Privilégier les redirections permanentes (301) parce que les redirections sont définitives. Faire d’abord des essais pour vérifier que la redirection fonctionne.
7. Vérifier si les images s’affichent correctement. Les URLs des images doivent pointer vers le(s) répertoire(s) où sont stockées les images.
8. Contrôler la configuration du fichier robots.txt : vérifier qu’il ne bloque pas les robots des moteurs de recherche, si le site change de plateforme, bloquer certains répertoires en cas de changement de plateforme.
9. Revoir les liens internes. Des requêtes SQL peuvent faciliter la tâche.
10. Prévoir une campagne d’acquisition de liens entrants pour donner un peu de « jus » aux nouvelles URLs. Contacter les webmasters des sites partenaires, collaborateurs et de clients pour leur dire de mettre à jour leurs liens sortants. Il faudra revoir les liens entrants issus des sites des autres sites de l’entreprise, celle-ci peut en effet disposer de plusieurs sites qui représentent la même marque ou le même groupe.
11. Vérifier que les balises title et meta descriptions ne soient pas modifiées.
12. Conserver l’ancien site et les redirections pendant une période assez longue – 6 mois à 1 an, voire plus.
13. Travailler les pages d’erreur 404 pour rediriger les internautes vers les bonnes pages.
14. Contrôler les performances de la nouvelle version du site dans Google Webmaster Tools.
15. Mettre à jour les URLs des annonces publicitaires – par exemple les publicités du programme AdWords.
Il est évident que la migration SEO concerne aussi le site mobile ; les URLs du site responsive sont celles du site web, donc la migration SEO ne se fait qu’une fois.
Après une migration il ne faut pas oublier d’ajouter une note dans l’outil d’analyse des statistiques – Google Analytics par exemple. Ça permettra de situer la migration du site.
Autre remarque, les risques de perte de positions et de trafic sont toujours présents quand les visites proviennent d’une seule et même source, en l’occurence le moteur de recherche Google. Cette dépendance peut faire du bien comme du mal à une entreprise. L’idée serait de multiplier les sources de trafic, développer par exemple sa popularité dans les principaux réseaux sociaux.
J’espère que cet article vous a été utile. L’essentiel est là. Il y a bien sûr la possibilité d’ajouter des points supplémentaires à cette checklist. N’hésitez pas à partager l’article dans les réseaux sociaux, d’autres personnes pourraient avoir besoin de ces conseils et éventuellement d’une intervention.
>> à lire: Comment faire une migration WordPress ?