Maturité d’un référenceur, convictions et expérience
« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas. », c’est ce qu’aurait dit un certain Socrate. Qui donc est Socrate ? Possiblement le fruit d’un esprit trop emprisonné par une société régie par des croyances trop superstitieuses (irrationnelles). Socrate aurait été – s’il a bien existé – un philosophe de la Grèce antique. C’est peut-être un sujet que je réserve pour un autre article d’un autre blog.
C’est particulièrement le contexte de cette citation citée dans un article de référenceur qui m’a interpellé. L’article en question s’intitule Maturité d’un référenceur, convictions et expérience. Quelle est donc la finalité de cet article ? Ce trou noir du savoir, un champ gravitationnel intense vers lequel tout savoir est englouti dans une gorge cosmique. Est-ce un piège ? S’agit-il d’éduquer ceux qui ne savent pas ? Ce serait ironique de vouloir éduquer sans aucun savoir. L’honneur que nous puissions faire à cet humble Socrate, ce serait d’adhérer à l’article du référenceur en question, notamment par la remise en question de cet emprunt pour le domaine du référencement Web. J’y ai adhéré (cf. Twitter ► @yagraphic).
L’éducation sans savoir ?
L’expression « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien […] » avait été empruntée par un référenceur pour illustrer la maturité, les convictions et l’expérience du référenceur. C’est fort probablement le vœu de manifester un savoir-être – un rappel à l’ordre – et faire miroiter une certaine sagesse acquise, fruit d’une maturité, mais toujours semée de doutes. C’est probablement aussi pour inculquer un savoir-être au métier de référenceur, c’est en tous cas un voeu que nous ne pourrions penser venir d’un débutant. Car il faut le dire, le « je ne sais rien » déclaré par quelqu’un qui sait déjà – mais pas tout – a besoin d’autorité pour être crédible et être écouté par son public. Or comment se construit une autorité sans le savoir qui est l’un de ses piliers. Le berger aveugle peut-il surveiller et guider son troupeau ?
Dit-il qu’il ne sait rien pour affirmer qu’il en sait beaucoup plus que d’autres ? Souhaite-t-il se positionner en maître-penseur ? Je ne sais rien d’autre que mon ignorance. La réflexion apparaît illogique, paradoxale, mais ce qui apparaît illogique peut être rationnel, les oeuvres d’Escher par exemple.
Le degré zero du savoir.
Le terme savoir désigne l’idée de posséder un ensemble de connaissances acquises par l’expérience et l’étude. La connaissance c’est connaître, c’est avoir des compétences dans son domaine. Connaître c’est posséder une notion (de), c’est être informé, mais aussi avoir de l’expérience dans un domaine précis. Savoir signifie connaître bien sa profession, son métier, son art. Le savoir désigne la possession d’une certaine science acquise par l’expérience.
Se positionner comme référenceur et écrire des articles sur le référencement, c’est supposer une connaissance acquise. Le référenceur qui dit « je ne sais rien » est un cas d’ignorance ou possiblement une ironie. Car le « je ne sais pas » est différent du « je ne sais rien ». Le terme rien nous renvoie à une idée d’absolu et de néant, le terme rien signifie nulle chose. Nul équivaut à zéro, un terme dérivé de l’arabe sifr puis transcrit en italien par zefiro. En mathématiques le zéro marque l’absence. Dire « je ne sais rien », c’est exprimer l’absence d’un savoir, l’absence de connaissances, l’absence de compétences.
Comment est-il possible d’exercer un métier avec un tel degré – négatif – de savoir. Cette déclaration de non savoir supposerait une ignorance, une maladresse ou une ironie. Car comment le référenceur, l’architecte, le chirurgien ou même le boulanger peuvent-ils déclarer qu’ils ne savent rien de leur activité ?
L’ironie.
Cette expression « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien […] » est en fait une quête de savoir. Dans un monde où tout le monde croit tout savoir de son domaine, il est bon – selon Socrate – de penser librement et de critiquer l’opinion commune. Le philosophe est une machine à douter. Il remet en question les préjugés, les idées reçues. Dans cette phrase, « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien […] », il y a une certaine ironie et une provocation à l’encontre de ceux qui croient tout savoir de leur activité.
Je ne sais rien ou je ne sais pas tout ?
Dire qu’il ne sait pas tout, c’est prendre conscience qu’un savoir est déjà acquis. Cela suppose un savoir qui ne demande qu’à être alimenté encore et toujours plus. Le référenceur n’est pas censé connaître les algorithmes de moteurs de recherche comme nous connaissons le nombre d’or, mais… il connaît son métier.
Le savoir c’est avoir des compétences dans un domaine. Le référenceur a acquis, après un certain nombre d’années d’expérience, des connaissances dans son propre domaine – le référencement -, mais ce n’est pas un savoir exhaustif. Pour qu’il y ait un savoir exhaustif, cela supposerait un plan de connaissances auquel le métier ferait référence. Il serait donc préférable de dire qu’il possède certaines compétences, un certain savoir-faire. Les méthodes et les stratégies de référencement changent et il faut les adapter. Pour chaque site le travail de référencement est un nouveau commencement, un perpétuel commencement.
Le mot de la fin
Le « je ne sais rien » de cette citation est une déclaration autoritaire et provocatrice. C’est le voeu, par la provocation, d’obtenir de chacun une remise en question, le désir pour chacun de ne pas calquer ses propres croyances et expériences sur une vérité cachée et inaccessible – les algorithmes de moteurs de recherche.
Anonyme
6 février 2011 19 h 34 minc’ est valable dans beaucoup de domaines …
“Socrate avait raison” 🙂
doug
24 mars 2013 5 h 38 minje m’interesse a la nutrition et a l’entrainement sportif et on s’apercoit que les etudes se contredisent souvent, a la fin on ne sait plus grand chose. Je crois que l’intelligence c’est de realiser tjs un peu plus a quel point on ne sait rien. Quand on ne sait vraiment plus rien c’est l’Eveil.