Influer ou fausser les SERPs ?
Lors de discussions sur le référencement White Hat et Black Hat il n’est pas rare de rencontrer l’argument selon lequel le SEO White Hat ne peut exister, car le simple fait de travailler sa visibilité fausse les résultats des moteurs. Le référencement oscillerait donc ainsi entre gris clair et noir, mais ne serait jamais blanc. Je ne suis pas d’accord avec cette affirmation et je vais m’en expliquer : pour que les résultats des moteurs soient faussés, il faudrait déjà qu’il existe des résultats non faussés, c’est-à-dire un classement idéal. Or ce classement n’existe pas, et ne peut objectivement pas exister. Si l’on demande à un échantillon d’utilisateurs de classer 10 pages web relativement à une requête, on peut être certain que ce classement diffèrera selon les individus, même si des tendances peuvent se dégager. La page de résultats idéale n’existe pas. Tout au plus peut-elle satisfaire le plus grand nombre. De son coté Google a d’ailleurs plusieurs fois revendiqué le fait que ses pages de résultats ne constituaient pas un classement objectif, mais une opinion protégée par le 1er amendement (affaires Searchking et Kindergarten). Ainsi, le référencement en soi ne peut fausser les résultats, car il n’existe pas de résultats non faussés. Par contre, il est certain que le référencement influe sur les pages des résultats des moteurs. Si l’on parle « d’influer » et non pas de « fausser », le référérencement White Hat a parfaitement sa place : celui-ci consiste alors à travailler sur le site et sur son environnement dans le respect des guidelines, afin que Google ait de ce site la meilleure opinion possible.
Un autre argument opposé par les cyniques (ne voyez aucune animosité dans ce terme, je suis un bisounours) est que développer ses liens entrants est de facto du spam, puisque motivé uniquement par une meilleur visibilité dans les moteurs. Bon, il est vrai que nous sommes tous friands de PageRank. Mais je vous répondrai aussi qu’un des critères proposé par Google lui-même pour déterminer si une pratique est constitutive de spam consiste en cette simple question : « Aurions-nous fait appel à ces techniques si les moteurs de recherche n’existaient pas ? ». Si les moteurs n’existaient pas, eh bien je crois que je travaillerais encore plus mes liens entrants, ne pouvant compter sur l’apport de trafic des moteurs. Le linking n’est donc absolument pas en soi du spam. Seules les méthodes employées peuvent l’être.
Simon
17 février 2011 16 h 22 minSuper chouette réflexion, comme d’habitude !
Le Juge SEO
17 février 2011 17 h 58 minIdem Tribords, la réflexion est bonne et j’approuve.
Sylvain
18 février 2011 6 h 24 min« Aurions-nous fait appel à ces techniques si les moteurs de recherche n’existaient pas ? »
Est-ce que JC Penney aurait acheté des liens pour développer son linking si GG n’existait pas ?
Dans l’absolu, je ne vois pas ce qui l’en aurait empêché. Pourquoi une société qui dépense 2,46 millions de dollars de liens sponsorisés par mois n’aurait pas dépensé cette manne simplement en achat de liens.
Actuellement c’est mal vu car GG l’a décrété. Mais, dans un autre contexte, peut-être que ça serait non seulement toléré, mais que ça serait aussi devenu un aspect important du linking.
En tout cas cette réflexion et tout le débat actuel sur la lutte contre le spam (ou soit-disant) et la (peut-être) perte de pertinence des SERPs de GG sont très intéressants.
C’est le fondement même du métier de référenceur que de modifier les SERPs pour faire ressortir un site. Après influer, fausser… ça revient à jouer sur les mots.
Effectivement « Le linking n’est donc absolument pas en soi du spam. Seules les méthodes employées peuvent l’être ». Tout le problème c’est que ces limites, déterminées par ces fameuses guidelines, sont totalement subjectives (et pas toujours très précises). Et donc évolutives en fonction des intérêts du moteur.
Dans l’absolu, rien n’est mal, rien n’est bien quand ces notions peuvent changer au fil du temps. Tout est question d’appréciation.
Où l’on voit que le problème de GG est loin d’être simple, surtout que s’y mêlent des conflits d’intérêt (malgré tout ce que peux en dire GG).
Christophe BENOIT
18 février 2011 6 h 40 minRéflexion tout a fait pertinente de la part d’un référenceur ayant un chapeau plus blanc que blanc (héhéhé – ce n’est pas péjoratif comme remarque !). Plutôt que d’abonder dans le sens du courant, les réflexions de Sébastien apportent des arguments qui me parlent et qui relèvent au final d’un bon sens trop vite oublié.
Anonyme
18 février 2011 10 h 55 minJe suis d’accord avec ta reflexion. Meme si j’ajouterai qu’automatiser quelques technique n’est pas plus mauvais qu’une bonne organisation de son temps de travail.
POur ce qui est du debay white /black existe t il vraiment une réponse objective ?
Sorin MARICA
20 février 2011 20 h 14 minTout est question de terminologie dans ce bas monde, je l’approuve ! Black, White SEO sont des concepts qui désignent des extrêmes idéales, en réalité je pense qu’on est tous les SEO quelque part au milieu. Rien de plus normal.
illisible
21 février 2011 9 h 59 minLe référencement, c’est comme du marketing. Certains sont contre la pub, d’autre organisent des festival avec les meilleure spots publicitaires. L’industrie de la pub marche très bien, mais on aimerait bien ne pas en voir trop à la télé, sur les arrêts de bus, lors des évènements sportifs….
Le SEO, c’est pareil, si personne n’en faisait, on passerait plus de temps à concevoir ou à rédiger des textes intéressants qu’à spammer.
vince
21 février 2011 12 h 31 minTrès belle pirouette pour se justifier et essayer, une fois encore, de se donner une image de pieux SEO éthique-bisounours-blanc-comme-neige. C’est malhonnête et pas très beau, de mon point de vue !
Sébastien Billard
25 février 2011 12 h 00 min@Sylvain : oui il y aura toujours une part d’appréciation sur des points précis. Sur les termes, ce n’est pas que du pignolage sur les mots. Une influence peut être positive ou négative. Fausser ne peut qu’être négatif. Si on considère Google comme un juge, le SEO dans le respect des régles tient de la plaidoirie. Le SEO hors des guidelines du faux témoignage. Entre les deux, oui il existe une petite zone grise. Bon c’est un peu dramatique comme métaphore, le SEO n’est pas si sérieux, mais c’est ce que j’ai trouvé de plus parlant 🙂
@Anonyme : l’automatisation d’une tâche n’est évidemment pas en soi du spam. Automatiser du spam est du spam :p
@Vince : la pirouette n’est-elle pas au contraire de dire que le white n’existe pas pour justifier l’usage de techniques non approuvées ? Je cherche pas à me donner telle ou telle image, je laisse le soin à chacun de se faire la sienne en expliquant mes vues.
Sylvain
1 mars 2011 10 h 26 min@Sébastien Billard : Sur le principe, je suis entièrement d’accord. Je comprends bien la différence « morale » entre influer et fausser.
Sauf que si GG est un juge, c’est 1°/ un juge qui n’applique pas – ou peu – les lois qu’il édite (ce qui rend quasiment caduc toute notion morale de bien et de mal, de positif et de négatif) 2°/ un juge visiblement juge et parti à la lumière de l’affaire JC Penney.
Sauf qu’en réponse au spamdexing, GG annonce… qu’il va faire la chasse aux farmlink. C’est une bonne chose certainenement. Mais en l’occurence, il me semble que JC Penney et l’autre site américain qui s’est fait pénaliser pour avoir fait de l’échange produit contre des liens ne sont pas des farmlink. Que faut-il en déduire ? Que, contrairement aux textes, l’acquisition frauduleuse n’est pas du spamdexing ?
Je suis plutôt sur ta ligne et préfère le travail propre. Mais en l’absence de sanction, quelle différence peut-il y avoir entre plaidoirie et faux témoignage… puisqu’au final cela ne change rien. Ou pas grand chose. Ça reste du vent. Des textes sur lesquels les seo peuvent débattre. Et au final, devant cet état de fait, ne compte finalement que le résultat (qui est le même pour tous) et je peux comprendre – sans l’approuver – que la fin puisse justifier les moyens.