Le texte de Google France communiqué aux associations d’éditeurs de presse française
Et voici le texte de Google France qui exprime son refus de se soumettre à une taxe proposée par les associations d’éditeurs de presse (SPQN, IPG, SEPM).
Effets néfastes de cette loi
Le texte de Google France est intitulé « Les effets néfastes d’un projet de loi visant à interdire le référencement non rémunéré d’articles de presse en France ».
Le refus de soumission à cette proposition de loi est fondé sur 5 points. J’en fais un résumé et une interprétation point par point :
1) À cause de ce projet de loi les utilisateurs français seraient confrontés à de multiples conflits et l’Internet serait ralenti. C’est dans ce premier point que Google France annonce qu’il serait contraint de « ne plus référencer les sites français ». L’annonce a été prise comme une menace par l’ensemble de la presse numérique française.
2) Google France jouerait sur les peurs. Si les contenus de la presse numérique française étaient moins référencés, une telle loi permettrait l’omniprésence des contenus anglo-saxons. Dans ce point là Google France considère ses moteurs de recherche comme indispensables : « sur la toile, ne pas être référencé, c’est sortir du radar ».
3) Google France considère que cette loi ignore le principe d’égalité. Le leader de la recherche se demande pourquoi lui seul devrait être visé par cette loi. Pourquoi pas les portails et les blogs se demande-t-il. S’il doit se soumettre à cette loi, alors les portails et les blogs aussi doivent s’y soumettre.
4) Ayant conscience de sa suprématie Google France jouerait encore sur les peurs. En France la part de visites web de Google.fr serait de 90,2% – voir le graphique d’AT Internet ci-dessous. « Google porterait à lui seul 28,4% des consultations des principaux sites d’informations, annonce-t-il dans le texte ». Pour donner de la crédibilité à sa suprématie et à son caractère d’outil indispensable de référencement le roi de la recherche fait référence au quotidien numérique anglais, The Times, qui avait bloqué l’accès de Google à ses pages web en 2010, et qui est revenu récemment sur sa décision.
5) Google France connaît bien les problèmes que traverse le monde de la presse française – presse papier et numérique. Selon lui l’Internet n’explique pas ces difficultés, au contraire l’Internet peut remédier aux problèmes inhérents au monde de la presse. Dans ce point là Google France sous-entendrait que le monde de la presse française serait à court d’idées. Toujours à la traîne, il serait en manque d’innovations.
Source du texte: Europe blog