Google lance Brotli pour augmenter la vitesse des navigateurs web
Un contenu web compressé réduit considérablement le temps de chargement d’une page web. C’est un confort en termes d’expérience utilisateur, un avantage économique pour les internautes et pour Google. Ce dernier a lancé une nouvelle technologie qui vise à renforcer la rapidité d’affichage des sites web, elle porte le nom de Brotli.
Brotli n’est pas une exclusivité de Chrome
Comme annoncé par Ilya Grigorik dans Google+ Brotli pourrait être lancé dans une prochaine version stable de Chrome. Contrairement à l’idée véhiculée dans certains blogs, notamment dans Presse-Citron, Brotli n’est pas une exclusivité du navigateur Chrome. Si les parts de marché du navigateur s’envolent, Brotli ne sera pas le seul facteur. En effet, Brotli pourrait être utilisé par les concurrents de Chrome, notamment Firefox.
“Nous espérons que ce format sera soutenu par les principaux navigateurs dans un avenir proche”, avait déclaré Zoltan Szabadka, ingénieur logiciel chez Google, au mois de septembre 2015. Patrick McManus de Mozilla avait affirmé que le navigateur Firefox allait aussi supporter Brotli.
Il faut comprendre que pour Google il y a un intérêt beaucoup plus important que la popularité de Chrome. Il s’agit d’améliorer la qualité de ses résultats de recherche pour accroître ses revenus publicitaires. Les internautes n’accèdent pas à son moteur de recherche uniquement par Chrome, mais aussi par d’autres navigateurs : les navigateurs de Microsoft, Firefox, Safari, etc.
Brotli
Brotli est une bibliothèque de compression libre à source ouverte développée par Jyrki Alakuijala et Zoltán Szabadka. Elle utilise un algorithme de compression qui offre une vitesse de décompression comparable à l’algorithme “deflate” et un taux de compression proche de LZMA. Elle utilise également l’algorithme LZ77 et le codage Huffman pour la compression.
D’après Google cette technologie sera entre 20 et 26% plus efficace que son algorithme de compression actuel, Zopfli. Selon les tests de Cloudflare on peut voir que la qualité et la vitesse de compression de Brotli sont significatives, notamment pour les contenus statiques.
Les internautes mobiles y verront fort probablement deux avantages :
- la réduction des frais liées aux données mobiles,
- une utilisation réduite de leur batterie.
Le nom “Brotli” est à l’origine une viennoiserie suisse appelée Spanish Brötli. En allemand le terme “bröt” désigne le “pain” – ça me rappelle mes cours d’allemand. L’équivalent anglais de “bröt” est “bread”.
Zopfli
Deux ans plutôt il y avait Zopfli, un autre algorithme de compression de données créé pour Google par Jyrki Alakuijala et Lode Vandevenne, basé sur un algorithme de Jyrki Alakuijala. C’est une implémentation de l’algorithme de compression “deflate” qui est 3 à 8% plus efficace que zlib.
Comme Brotli le nom Zopfli est le nom d’une viennoiserie suisse allemande. Zopfli est utilisé dans le format d’image PNG.
Gzip
Pour Cloudflare Brotli pourrait remplacer Gzip, le format de compression le plus populaire sur le web. L’algorithme de compression utilisé dans gzip est appelé “deflate”, une combinaison de l’algorithme LZ77 et du codage Huffman – utilisé notamment par JPEG. Cloudflare a relevé que les performances de Brotli étaient significatives pour les contenus statiques, pas forcément pour les pages dynamiques qui nécessitent une compression à la volée.
AMP HTML
Parallèlement à Brotli Google veut améliorer la vitesse des sites d’actualités pour les utilisateurs d’appareils mobiles. Ce projet porte le nom d’AMP – Accelerated Mobile Pages – qui signifie Pages Mobiles Accélérées en français. AMP a été lancé l’année dernière et de plus en plus de webmasters l’auraient déjà intégré dans leur site.
Le système AMP affiche automatiquement une version de page web très allégée. Cette duplicité des pages web peut poser des problèmes de contenu dupliqué si la balise canonical n’est pas préalablement intégrée dans les pages AMP.
Notez que Search Console fournit désormais une partie dédiée à l’AMP. Les webmasters pourront suivre l’état d’implémention d’AMP dans leur site et contrôler notamment les erreurs.
