Une armée d’évaluateurs Internet au service de Google
Google fait travailler des évaluateurs Internet à domicile pour noter des sites web. En fonction des notes attribuées un site web peut-il voir son classement monter ou baisser dans les résultats organiques ? Faut-il croire que les algorithmes de Google ne seraient pas les seuls à agir sur le classement des pages dans le moteur de recherche ?
Vous pouvez lire ou entendre ici et là que le classement de Google n’est pas seulement le résultat d’algorithmes mais est aussi la conséquence de notes attribuées par des utilisateurs. Rien de nouveau, le sujet a été abordé et débattu à maintes reprises, mais sans précisions, c’est donc l’occasion d’en faire un dossier.
Plus d’humain dans les algorithmes de Google ?
Les données d’utilisateurs de Google sont plus ou moins prises en compte par les algorithmes de Google pour développer la qualité des résultats de recherche, notamment le classement de sites web et l’expérience de recherche. Plusieurs moyens – publics – permettent à n’importe qui de juger un site web trouvé en première page des résultats naturels de Google :
- il y a le spam report classique de Google,
- le spam report pour les liens raccourcis de Google,
- l’extension pour Chrome Personal Blocklist contre les fermes de contenus,
- l’outil qui permet de désavouer des liens négatifs.
Il y a certainement d’autres moyens, les algorithmes du moteur de recherche ne sont pas parfaits, les googlers ne l’ignorent pas, c’est ce qui expliquerait l’intervention progressive de l’humain dans la matrice du classement des sites. L’humain serait le pansement de l’insuffisance des algorithmes.
Google externalise les évaluations de pages web. Ceux qui ont cru au PigeonRank n’étaient pas loin de la réalité.
Crowdsourcing : Des évaluateurs au service de Google
Dans les offres d’emplois, notamment celles de Lionbridge et d’autres sociétés, des postes d’évaluateur Internet sont souvent proposés aux étudiants de différents pays : « Vous jouerez un rôle dans l’amélioration de la qualité de l’un des plus grands moteurs de recherche dans le monde », indique le site de Lionbridge dans les annonces.
Un système de notation méthodique
Les évaluateurs tapent des requêtes liées à leur pays et à leur langue, puis évaluent la pertinence des sites web proposés par le moteur de recherche.
Les données collectées servent à mesurer les effets des changements algorithmiques du moteur de recherche. Les données n’ont pas d’impact direct dans le classement des sites. Autrement dit, quand les évaluateurs attribuent un score à une URL, ce score ne change pas le classement d’un site web.
Le manuel utilisé par les évaluateurs pour noter les sites serait composé de 120 pages, d’autres disent 160 pages. Google ne veut pas le mettre à la disposition du public. Le manuel délivré en public par Google – la version de novembre 2012 – n’en contient que 43, ce n’est qu’un résumé des sujets importants abordés.
Le manuel intégral fournit des conseils détaillés pour les évaluateurs : pertinence, quantité de spam, qualité. Les évaluateurs de pertinence peuvent juger un site « Vital », « Utile », « Pertinent », « Peu pertinent », « Hors-sujet ou inutile », voire « Qui ne peut pas être noté ».
Les évaluateurs sont également invités à donner un score de spam : « Non Spam », « Possiblement Spam », « Spam », « Pornographique » et « malveillant ». Dans le manuel de 43 pages Google précise que les consignes de notation sont en constante évolution parce que les résultats de recherche évoluent aussi.
Reste à savoir quelle est la proportion de sites évalués, les types de sites évalués – petits ou gros sites.
Qui sont ces évaluateurs ?
Quel est le niveau culturel et le niveau d’études des évaluateurs qui jugent les sites web ? Les exigences de Lionbridge fournissent quelques pistes pour mieux comprendre :
- les futurs évaluateurs sont censés maîtriser l’anglais ;
- Lionbridge considère que d’autres compétences linguistiques sont un avantage ;
- ils doivent être au courant du monde des affaires, du sport, des médias sociaux, de la culture, des actualités en général ;
- ils doivent s’intéresser à l’Internet, au Web (blogging, gestion de forum, création de sites web) ;
- ils doivent avoir plusieurs qualités comme le souci du détail, l’esprit d’analyse ;
- une excellente communication et un niveau universitaire sont demandés.
Note : en fonction des nouvelles informations ce dossier peut changer à tout moment. N’hésitez pas à ajouter cette page dans vos favoris.
Mathieu Doubey
7 mars 2013 9 h 34 minJ’étais passé à côté de cet article carrément intéressant même si au final, il remonte une info de fond connue.
En gros la présentation de l’information (ergonomie + graphisme + qualité de l’info) va jouer de plus en plus sur la prise en compte des sites.
Ca me fait penser aux questions posées à la Search Quality Team qui avaient été dévoilées : Ce contenu est-il rédigé par un expert du domaine. Le contenu est-il accessible dans les pages du site ? etc…
En tout cas je n’avais pas suivi que Lionbridge bossait pour Google sur ce sujet donc merci de l’info ! 🙂